Quelque chose de sérieux

Un homme seul parmi un grand groupe d’hommes bouge et désigne, dans une sorte de schéma répétitif, des choses plus ou moins banales dans un espace pourtant vide.

De ses répétitions semble se déplier petit à petit des récits cachés : le public qui lui fait face est peut être témoin de secrets difficiles, Quelque chose de sérieux est pourtant léger et drôle.

La mémoire est comme un cabinet de curiosités, et les souvenirs sont les objets que ce lieu abrite. Certains sont en réserve, emballés, quand d’autres sont exposés, accompagnés d’un cartel.

Cet homme est manifestement le médiateur d’un de ces cabinets. Il se confronte malgré lui à la question «Qu’est-ce que parler veut dire ?», c’est à dire au langage contextualisé et modifié par les différentes réalités sociales qui le traversent.

Quelque chose de sérieux sublime la délicatesse narrative qui consiste à masquer quelque chose de sa vie pour ne pas malaiser, tout en exposant la difficulté à dire les choses afin d’en pointer la perpétuelle nécessité.