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L'Art vu par les jeunes

Interview


M.T.V. : création musicale de A à Z


Créé dans la continuité de l’atelier « Photo et vidéo sur smartphone », le projet M.T.V (musique, théâtre, vidéo) a vu le jour en septembre 2020 sous l’élan de deux participants. Son nom n’est pas sans rappeler la célèbre chaine de télévision qui mettait les clips musicaux à l’honneur. L’atelier porté par la Maison des Cultures, la Mdj le Bazar et le Brass se donne pour objectif la réunion d’influences multiples, la diversité des approches et la création musicale de A à Z ; de l’écriture jusqu’à la réalisation d’un clip. Le tout coaché par l’artiste et rappeur bruxellois Bma Grace et les regards encourageants de 15 participants. Si les ateliers ont pu débuter en présence, ils ont dû très vite s’adapter au confinement et passer en mode virtuel. Pas évident pour tout le monde. Retour sur ces ateliers avec Aleksandër Saliaj (17 ans) et Zakaria Ouchen (24 ans).


Est-ce que cet atelier est votre 1ère expérience avec la musique ?


Zakaria : Non, j’ai découvert la musique lors d’un parcours de beatbox au Maroc. Je ne savais pas comment on trouvait les instrus ni comment on travaillait en studio mais je sentais que j’avais besoin de faire ça. J’ai commencé à écrire chez moi, comme ça, a capela ; toujours caché car j’étais très timide.


Aleksandër : C’est quelque chose que j’ai découvert l’an passé dans l’atelier de smartphone pour lequel j’ai composé une musique. C’était ma première composition faite sur base de logiciels de montage. J’ai beaucoup aimé.


Pourquoi vous êtes-vous inscrits ?


Aleksandër :Ce qui m’intéressait, c’était le rap car je trouvais ça marrant, stylé. Ça permet aussi d’être un peu libre parce que dans le rap il n’y a aucun sujet tabou...


Zakaria : J’étais intéressé par le rap. Je rappais déjà au Maroc ; je l’avais laissé de côté. J’écrivais mais juste pour m’amuser.


Les participants ont des parcours et des univers très différents. On chante en français, en arabe, en espagnol... Cette diversité est un atout pour vous ?


Aleksandër :Je trouve que c’est très bien ; ça montre que les gens ont des styles musicaux différents et chacun vient pour ses idées.


Zakaria :Je me suis dit Waw je vais voir plein de styles. C’est bien pour apprendre des nouvelles modes, des nouveaux mots et ouvrir l’imagination. Et puis, ils.elles sont né.e.s ici ; je peux aussi connaitre plein de trucs. Et puis je me suis senti comme en famille ; je rap en arabe mais les gens ils comprennent ; tu rappes et c’est bon.


Arrivez-vous à trouver le même plaisir dans les rencontres virtuelles?


Aleksandër :Je le vis bien mais cette année avec l’école j’ai beaucoup de visioconférences donc j’ai un peu du mal.


Zakaria :Je me sens aidé, ça me donne du courage. C’est rare de trouver des gens comme ça.



Est-ce que la musique vous accompagne en ce moment dans ce contexte particulier ?


Aleksandër :Je suis en 3ème secondaire et j’ai 50 % de cours à l’école. Quand je ne suis pas à l’école je ne fais rien car les profs n’envoient pas de devoir du coup, le rap est là pour m’occuper car l’ennui c’est mon pire ennemi.


Zakaria :La musique occupe 30 % de mon temps. Elle est comme un psychologue, comme un médecin. Je suis ici sans famille donc j’ai besoin d’un grand courage surtout avec le covid. J’écris quand je suis en train de manger, quand je dors, quand je suis au travail... J’ai une grande relation avec le rap. J’écris sur mes problèmes, je sors les trucs de moi... C’est comme quand tu vas discuter d’un truc de ta vie avec quelqu’un qui t’écoute vraiment. Ça fait du bien.


Quels sont le.s thème.s qui vous inspirent en ce moment?


Aleksandër : En ce moment, je suis en train de faire un rap. Le thème sera sur les mamans, sur l’importance d’une mère dans la vie.


Zakaria :Toujours je parle de ma mère, du futur, des gens qui te laissent tomber et qui n’aiment pas te voir bien... En même temps je fais aussi des trucs tranquilles ; ça donne un peu d’énergie. Comme ça les gens qui vont t’écouter ne vont pas entendre que des chansons sur « ma mère, mon père etc ».


Quel est ton projet, ton objectif pour la fin de cet atelier ?


Aleksandër : J’aimerai bien qu’on puisse faire l’enregistrement d’un clip pour le diffuser sur les réseaux sociaux.


Zakaria : Je prendrai mon drapeau et je vais parler de plein de trucs : la guerre de religion , le racisme... Je vais ouvrir un espace de parole pour parler de ça et pour soigner…


- INFOS –

Le résultat l’atelier sera présenté – nous l’espérons en fonction de l’évolution de la situation sanitaire - le 30 mai prochain à la Maison des Cultures. www.mdc1060.brussels